Au bout de 30 années d’expérience axée entre autre sur les signes du TSA, les troubles du spectre autistique, je remarque à quel point depuis quelques années, ce syndrome « explose ».
Pourquoi ? Y-a-t-il un lien avec notre société actuelle ? Avec tous ces changements qui nous dépassent et qui nous dévorent ou nous stimulent? Peut-on en faire une corrélation ?
Pourquoi ?
Le psychiatre et psychanalyste français Jean Claude Maleval explique clairement les raisons de cette expansion de signes et de symptômes dans ses nombreux livres.
Capsule - Étude de cas
Quant à moi, je le vois, je l’entends, j’y suis en première ligne dans ma pratique.
Une sorte de « protocole d’entrée » s’est mise en place. Comment s’est-il réalisé ?
Eh bien, naturellement…
C’est-à-dire :
1°) Le parent m’appelle pour une prise de rendez-vous.
Ce moment précis est primordial et me dévoile déjà l’importance de la situation.
J’entends les informations données par le parent, les mots choisis, son état d’esprit.
Très souvent, ils sont dans un désarroi absolu. Il est précieux de les écouter, de les entendre, et entendre la demande; et de les aider ou de les guider.
Oui, les guider, si vous n’avez plus de disponibilités dans votre horaire. Il s’agit de les soutenir dans cette brève conversation téléphonique, en leur donnant le nom d’autres spécialistes, en les laissant parler sur leurs difficultés même si vous leur apprenez que vous n’avez plus de place.
À cet instant précis, la relation HUMAINE, l’empathie sont de mise !
Le parent raccroche en ayant été entendu et pris en considération.
Cela fait toute la différence.
2°) Le premier rendez-vous en visuel entre adultes uniquement.
Le premier entretien est le moment de faire connaissance, de prendre le temps d’expliquer la problématique. Les parents y dévoilent l’évolution de leur enfant. Ils comprennent parfois « leurs propres paroles », se souviennent de certains faits et font cohérence entre eux.
La discussion que j’entame avec eux permet de réfléchir sur certaines attitudes de leur enfant, de comprendre certaines de ses réactions pouvant être considérées comme « étranges ».
Il s’agit surtout de mettre la base du travail, c’est-à-dire une base logique et forte d’un travail d’équipe.
Il ne peut y avoir de « bons résultats » sans un partenariat entre les parents et le professionnel. Ou, en le reformulant, si un esprit d’équipe, de travail s’établit entre parents et professionnel, les résultats seront bien meilleurs.
Ce protocole est mis en place par le professionnel, même s’il semble inhabituel pour le parent. C’est mon choix.
3°) Entretiens réguliers ou supervisions parentales.
Au-delà des séances avec l’enfant, je vois les parents en « supervision » régulièrement. Il s’agit de rendez-vous plus fréquents en début de travail avec leur enfant. Puis, au fur et à mesure des rencontres où on relate un quotidien difficile, complexe, où on affute les observations, où on trouve des solutions, des explications, où on y développe un sens aigu de la compréhension des actes de l’enfant, les rendez-vous s’espacent.
Les parents saisissent de mieux en mieux la subtilité de leur enfant. Il y a un effet de sens, ils y développent leurs propres ressources.
La vie de famille est devenue plus paisible. Ce n’est pas rien.
Pour en arriver là – et cela est possible – la famille fait preuve de beaucoup de patience, de détermination et de confiance.
La relation parents-thérapeute basée sur une « confiance et respect mutuel » aboutit.
Cette vignette nous trace une présentation singulière. C’est celle que je vis et qui s’est conclue au fil des années.
Elle n’est pas la meilleure car chacun/chacune trouve « sa » solution.
Et vous quelle a été votre expérience ?
Vous avez des questions concernant cet article ou vous souhaitez plus d’informations, n’hésitez pas à me contacter.